Villain Park : à l’Ouest, des nouveaux !

Villain Park : à l’Ouest, des nouveaux !

Voilà une semaine que cette pépite m’a été soumise et ce sont maintenant mes oreilles qui sont addicts à ce jeune groupe. Alors certes, leur travail parle à l’amoureux du hip hop et de son époque bénie de la Golden Era mais en amant plein d’espoir, je veux croire que l’émergence de telles formations annonce encore de jolis lendemains, de la sueur et des sourires.

Villain Park, c’est l’aventure que 4 lycéens (SmokeyV, KilaM, Niftee et Classicko) ont initié il y a presque 4 ans maintenant. En 2012 pour être exact. Villain Park, c’est aussi un groupe qui a commencé à sévir sous le chaud soleil de Californie mais qui n’hésite pas à s’appuyer sur des productions clairement inspirées par ce que proposaient leurs aînés…de la côte Est. Alors que l’univers qui les entoure résonne des fondamentaux qui ont fait le rap de la côte Ouest (soleil, filles, funk, G-Rap, gangs et weed), les productions sur lesquelles ils s’appuient résonnent plus des basses lourdes et des beats secs et jazzy qui ont fait la sève du hip hop new yorkais dans les années 90.

Sur ce dernier morceau justement, on croirait entendre la basse et la grosse caisse qu’on retrouve sur certains tracks de l’album Art Official Intelligence : Mosaic Thump de De La Soul (2000) comme « My Rights » ou « Set The Mood ». Bref, tout cela témoigne d’un amour des origines et d’une belle culture musicale qu’on ne peut que saluer. Pour continuer à leur dresser couronnes et lauriers, sachez que lorsqu’on demande aux quatre acolytes quelles sont leurs principales influences, ils citent The Pharcyde, ATCQ, Slum Village, Boot Camp Click, Wu-Tang Clan, Souls of Mischiefs, Biggie, Slum Village, Snoop Dogg, … D’autres questions ? Non ? Encore des précisions alors : SmokeyV dit avoir commencé à rapper en s’inspirant de son grand frère, Double K de People Under The Stairs. Ce dernier donne d’ailleurs quelques coups de main à la production et notammment sur des morceaux comme « W.M.N.A. »

En faisant un peu cas de leur dernier EP, celui-ci démarre fort avec deux excellents morceaux qui s’inscrivent dans la lignée des productions du groupe : flow précis, rapide, incisif, le mic qui passe de mains en mains avec une surprenante facilité, les 4 MC semblent s’éclater et nous avec. Comme évoqué plus haut, toute la signature de la production transpire ce qu’on qualifiait jusqu’ici de rap East Coast. Pour preuve, des morceaux comme « Brain Cells » ou « Stache Box Villain Pt. 2 »

 

On y entend des samples de productions de Jay Dee, de celles qu’il proposait notamment à Common lors de la réalisation du goûtu Like Water for Chocolate.

Pourtant, après un départ en fanfare, les tracks s’enchainent et la folie du début semble un peu s’essouffler, la faute probable à des productions plus sombres, moins riches aussi qui emportent moins l’auditeur et manquent un peu de groove.  Bref, s’il ne s’agit pas d’un coup d’essai pour nos 4 MCs dont quelques titres avaient commencé à leur assurer une notoriété au-delà de LA, ce premier EP est clairement de bonne facture et attise la curiosité sur le destin de ce groupe très jeune, à peine sorti du lycée, qui débarque avec une belle énergie et mixe pour notre bonheur au moins trois ingrédients : la classe des beats jazzy,  la fougue de leur quatuor et la modernité de leur rap. A mûrir et définitivement à suivre.