Pourquoi J. Cole est-il le rappeur le mieux payé de l’année 2015 ?
Après l’entrée de Drake dans le classement Forbes la semaine dernière, c’est désormais au tour du célèbre Billboard’s Top Money Maker de révéler les grands gagnants de l’année passée. La surprise est cette fois-ci de taille puisque le rappeur le mieux payé de l’année 2015 est… (roulement de tambour) : J. Cole !
Plus qu’une surprise, c’est un véritable pavé dans la marre que de voir le rappeur originaire de Caroline du Nord voler la vedette aux stars du « rap commercial », habitués du top des charts et des plateaux TV que sont Kanye West, Drake et compagnie. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus prêt, la présence de J. Cole au sommet de la pyramide de revenus générés n’est pas si étrange, il suffit de jeter un oeil à quelques chiffres clés.
Forest Hills Drive, disque de platine
Avec Forest Hills Drive, son troisième album solo sorti fin 2014 sur son label Dreamville Records, J. Cole a frappé un grand coup. Numéro 1 du Billboard pendant plusieurs semaines, l’album écoule 353 000 copies rien que sur la première semaine. D’après les derniers chiffres de la RIAA datant de Mars 2016, ce nombre atteindrait aujourd’hui 1 145 000 sur les US uniquement !
Au-delà d’un succès commercial évident, Forest Hills Drive fut également nominé au titre de meilleur album de rap de l’année 2015 aux Grammy et reçu de nombreuses critiques positives de la presse spécialisée : 4/5 pour Complex, HipHopDX et XXL notamment.
J. Cole – « Wet Dreamz »
Une tournée internationale monumentale
Fort du succès de son album, J. Cole décide de se lancer dans une tournée US et internationale absolument monumentale dès février 2015. Organisée en 3 actes (« Act 1: Hometown« , « Act 2: The Journey » and « Act 3: Hollywood ») le Forest Hills Drive Tour compte au final plus de 80 dates à travers le monde dont la plupart furent sold out plusieurs semaines avant le concert. Un véritable plébiscite pour un artiste qui a réussi comme peu d’autres (Kendrick Lamar ?) à réunir plusieurs générations de fans de rap grâce à son style à la fois moderne et fort sur les fondamentaux Hip-Hop.
La tournée, qui comptait également le renfort d’autres artistes proches de J. Cole (Big Sean, YG, Jeremih, Bas, Cozz ou encore Omen) fut un tel succès que J. Cole décide de sortir, en début d’année 2016, un album live Forest Hills Drive: Live enregistré au cours du homecoming concert de Fayetteville, sa ville d’origine en Caroline du Nord, dernier concert de la tournée durant lequel J. Cole avait pour invités d’honneur Drake et Jay-Z.
J. Cole, le gendre idéal du rap
Loin d’apparaitre au top du classement des rappeurs les plus grossiers, J. Cole fait, depuis ses débuts, office de bonne figure du rap. Avec des textes souvent bien plus réfléchis et positifs que la majorité des rappeurs, J. Cole a su séduire au delà du jeune public à la recherche d’un rap sensationnaliste et débridé. A tel point qu’un certain Barack Obama – qu’on sait fan de rap depuis qu’il a invité Kendrick Lamar à la Maison Blanche – l’a personnellement invité à partager la scène avec lui à l’occasion d’une cérémonie que le président américain tenait à Austin, (Texas) il y a quelques semaines.
Un côté gendre idéal qui doit certainement booster les ventes physiques du rappeur alors que la ménagère aura plus facilement envie d’offrir à son bambin le dernier album de J. Cole plutôt que le dernier single de Nicki Minaj.
Pour couronner le tout, J. Cole avait ravivé l’intérêt pour son album il y quelques mois avec la sortie d’un documentaire dépeignant l’enregistrement de son dernier album ainsi que la tournée. Intitulé Forest Hills Drive: Homecoming, le documentaire d’une cinquantaine de minutes est resté quelques mois en streaming gratuit sur Vimeo avant d’être racheté par la chaine HBO.
Forest Hills Drive: Homecoming (Trailer)
Money over bullshit
Voici en tout cas une très bonne nouvelle pour tous ceux qui pensent que le rap de plus mauvaise facture est celui qui se vend le mieux. Bien que cette annonce ne suffise pas à totalement remettre en cause ce constat, J. Cole, rappeur et entrepreneur prouve aujourd’hui à tout le rap game que l’intégrité artistique l’emporte parfois sur la démagogie du rap mercantile, et ce, même au jeu du billet vert.
A noter tout de même que le rap fait encore figure de Petit Poucet dans ce Billboard’s Money Maker puisque le premier rappeur ne pointe qu’à la 27e position de ce classement dominé par les stars de la pop (Taylor Swift, One Direction, Adele…).
Retrouvez l’intégralité du classement Billboard’s Money Maker ici et n’hésitez pas à réagir à cet article dans les commentaires ci-dessous.