James Brown et le hip-hop, the Godfather of sample

James Brown et le hip-hop, the Godfather of sample

Aujourd’hui, James Brown aurait eu 84 ans. C’est enfoncer une porte ouverte que d’affirmer l’importance capitale du Mr. Dynamite dans l’émergence du Hip Hop à la fin des années 70. Par le sample, il est présent en personne dans une quantité phénoménale de classiques du rap. L’ambition de ce dossier n’est ni de dresser un top 10 des morceaux les plus samplés de JB (chose déjà faite de nombreuses fois), ni à l’opposé de dresser un catalogue exhaustif de ces samples. Nous avons voulu intégrer quelques éléments biographiques et contextuels à notre approche afin de la rendre plus vivante. Nous espérons ainsi vous faire redécouvrir l’immense discographie de Brown à travers l’influence que sa musique a eu sur plusieurs générations de rappeurs. Son engagement politique, son mode de vie, son sens des affaires ont également inspiré le rap, et nous y reviendrons plus largement dans un prochain article.

« Please Please Please » : James Brown & The Famous Flames

Avant de devenir le roi de l’Apollo et de tutoyer les sommets, James a du soigneusement roder sa mécanique dans un groupe de rhythm and blues de Toccoa en Géorgie. Ce groupe, c’est The Famous Flames, dans lequel il partage la vedette avec Bobby Byrd. À cette époque, James a 19 ans et il sort tout juste de prison. Bobby et sa famille acceptent de l’héberger et de lui servir de tuteur. Bobby est donc avant tout son ami de jeunesse. La musique est le moyen pour le jeune Brown de se réinsérer. Il maîtrisait déjà bien le chant avant d’être incarcéré, lui qui s’était déjà fait remarquer au sein du Cremona Trio.

La musique des Famous Flames n’est alors que l’embryon du « Funk » dont James s’attribuera la création et qui le rendra immensément célèbre par la suite. Au début des années 50, la musique noire par excellence est le gospel. Elle a pour atout de fédérer la communauté afro autour des valeurs traditionnelles de l’église, et touche donc toutes les générations. Des voix dissidentes ne tardent pas à se faire entendre parmi les chanteurs les plus jeunes. James Brown fait bien sûr partie de cette avant-garde naissante.

James prend un malin plaisir tantôt à hurler, tantôt à gémir sur scène. Très vite il prend goût à se donner en spectacle. La danse l’obsède, il ne tient pas en place. C’est par là que vient le scandale. Ses mouvements de danse, très sensuels, font tourner la tête des jeunes filles et rougir les garçons. Au fil des spectacles, lui et Bobby Byrd étoffent leur équipe de musiciens et instaurent une discipline de fer. Car JB n’a pas attendu la gloire pour exprimer ses caprices et se comporter en tyran. Progressivement, à force de charisme et de bagout, il s’impose comme le seul leader des Famous Flames.

Le premier succès du groupe s’intitule « Please Please Please ». En avril 1956, le morceau se hisse à la 6ème place du Billboard « Rhythm And Blues » et se vend à un million d’exemplaires en six mois. C’est Brown qui était parvenu, non sans peine, à convaincre Syd Nathan, le patron de King Records de laisser une chance à The Famous Flames. Cette aptitude à négocier et à se vendre ouvrirait de nombreuses portes au groupe qui enchaîne les tournées.

Dès le milieu des années 50, James Brown montre une ambition démesurée. Il se démène pour atteindre la gloire, faisant quelques dégâts autour de lui. Ses musiciens finissent par le quitter, même son vieil ami Bobby Byrd commence à montrer quelques signes d’agacement. Mais rien n’arrête l’ouragan Brown. En 1963, il frappe un grand coup en enregistrant à l’Apollo Theater un album live, tout simplement intitulé Live At The Apollo. Ce disque restera l’un de ses plus grands succès.

De la période Famous Flames, le Hip Hop n’a pas retenu grand chose. Même si la musique du groupe de Rhythm And Blues georgien séduit la jeunesse des années 50, ce pan de la carrière de JB sera définitivement balayé par la naissance du Funk. Cette nouvelle ère dans l’histoire de la Soul est inaugurée en 1965 avec la sortie de Papa’s Got A Brand New Bag.

Kool Moe Dee – « How Ya Like Me Now » (Sample : « Papa’s Got A Brand New Bag »)

https://www.youtube.com/watch?v=YGFrgHKuQK4

« Funky Drummer » : l’émergence d’un style

Concrètement, qu’est-ce qui a changé dans la musique? D’où vient exactement le Funk, cette excroissance dansante et énergique de la Soul ? Dans la composition des beats, James et ses musiciens ont renforcé le premier temps de la mesure. Plus simplement, le « centre de gravité » du beat est déplacé du clap ou de la caisse claire vers la grosse caisse. C’est particulièrement évident sur un morceau comme « The Payback ». Ça n’a l’air de rien, mais ça fait toute la différence. Le Funk a ce côté bondissant qui rend la danse presque inévitable. Cette structure sera très largement reprise dans la composition des instrus de Hip Hop.

« James Brown faisait déjà du Hip Hop. Tout y était. Les breaks, la ligne de basse, la façon très funky de chanter, les paroles rappées… » Afrika Bambaataa

Grâce à la manière dont il construit dorénavant ses séquences rythmiques, James Brown se démarque une bonne fois pour toute des Temptations, O’Jays, ou autres Supremes. La formule fait mouche et ouvre la brèche à toute une nouvelle génération de musiciens à la veille du « summer of love ». Pour Brown et les Famous Flames c’est le couronnement de nombreuses années de travail acharné et de tournées sans fin. Mais le patron de la revue continue de se montrer à la fois exigeant et ingrat. Il doit tout de même son succès au dévouement et au talent de ses musiciens.

Lloyd Stallworth sera le premier à quitter les Flames en 1966. À cette époque, il ne reste du groupe original que le nom, James et Bobby Byrd. Le reste des musiciens est arrivé en cours de route au fil des abandons et des coups de sang du leader. Ce signal d’alarme n’inquiète pourtant pas Mr. Dynamite. Il rêve d’une carrière solo et ne souhaite partager les lauriers avec personne. À peine deux ans plus tard, Byrd et Bennett finissent eux aussi par jeter l’éponge. En 1968, c’en est fini des Famous Flames.

Heureusement pour Brown, les musiciens désireux de jouer à ses côtés ne manquent pas. L’aventure tente de nombreux jeunes talents qui souhaitent bénéficier de l’expérience du Soul Brother n°1. Sa réputation de tyran n’est pourtant plus un secret pour personne mais après tout, c’est peut-être aussi le secret de sa réussite. Intégrer la troupe de James Brown, c’est un peu intégrer l’élite du Funk. Le groupe nouvellement constitué rassemble à présent des musiciens comme « Pee Wee » Ellis, Jimmy Nolen, Clyde Stubblefield, Maceo Parker et Fred Wesley.

C’est clairement la décennie des seventies qui influencera le plus fortement le Hip Hop. Si vous ne devez retenir qu’une seule chose de cet article, c’est l’importance du break de batterie (celui qui coule sur la FM, se mêle au sang de Claude MC et fait de lui un phénomène). Les premiers DJs de l’histoire du Hip Hop on été très friands de ces séquences rythmiques qu’ils ont fait tourner en boucle afin d’ambiancer les soirées disco. On appelle ça le breakbeat. Les plus célèbres de ces breaks proviennent de disques des Skull Snaps ou de Melvin Bliss, mais également de la discographie de Brown. « Funky Drummer » en est l’exemple le plus parlant. Ce morceau mythique a été samplé plus de 1000 fois. Public Enemy, LL Cool J, N.W.A., Eric B. & Rakim, tous se sont appropriés ces quelques secondes essentielles de la musique de James Brown.

« Quand on est entré dans le game, James Brown avait été samplé à un tel point qu’on se demandait : James Brown est-il bien réel, ou n’est-il que quelque chose à sampler pour en faire un disque ? » Doodlebug (Digable Planets)

Run-D.M.C. – « Run’s House » (Sample : « Funky Drummer »)

« Funky Drummer » est-il le morceau de James Brown le plus samplé ? Il semblerait bien que oui, si on se limite aux disques sortis en son nom. Mais n’oublions pas que le « godfather of soul » a beaucoup oeuvré dans la production de morceaux en solo de ses musiciens et chanteuses. Grâce au label People, fondé par Brown lui-même, certains de ses protégés ont pu se faire une place au soleil et se dégager (au moins en partie) de son emprise. Mais indéniablement, tous les disques sortis sur People portent la marque de Brown. On reconnaît sans hésitation son style. Un morceau en particulier a beaucoup intéressé les producteurs de Hip Hop. Il s’agit de « Think (About It) », écrit et produit par JB mais interprété par la chanteuse Lyn Collins. Il a été samplé plus de 1 800 fois si on en croit le site Whosampled.

Le catalogue de People Records a été exploré avec beaucoup de minutie par les producteurs à la recherche de samples accrocheurs. Ce sont le plus souvent les parties instrumentales qui attirent leur attention. Utilisées en boucle, elles constituent l’ossature mélodique d’une multitude d’instrus de rap. Ce n’est pas nécessairement James Brown lui-même qui est recherché, mais plutôt le « son » de son groupe, sa patte de producteur. Parmi les samples les plus faciles à identifier on peut citer « The Message From The Souls Sisters » par Myra Barnes, « The Grunt » des J.B.’s, « Soul Power 74 » de Maceo & The Macks et bien d’autres encore.

Outre les samples instrumentaux ou rythmiques, les beatmakers se sont allègrement servis en samples vocaux. Les cris bestiaux à peine contrôlés du Godfather sont venus pimenter les disques de rap des années 80 et 90. Quand le sampler a fait son entrée dans le rap, au début des années 80, il a causé un véritable séisme. Plus besoin d’enregistrer avec des musiciens parfois gourmands financièrement parlant, on peut dorénavant piocher des sons de grosse caisse ou des claps sur les vieux disques de papa. Faire de la musique devient réellement économique (même si ça restait plus cher qu’aujourd’hui). Le souci est que ces nouveaux outils électroniques ont une mémoire très limité. On ne peut pas utiliser de samples plus longs qu’une à deux secondes. En vérité, cela limite le sampling aux sons de percussions ou à de brefs accords instrumentaux. De la même façon un cri, soudain et déchirant fait l’affaire. Le répertoire de James Brown regorge de ces derniers. Les recenser seraient fastidieux mais voici quelques tubes du rap qui les utilisent : « Poppa Large » des Ultramagnetic MC’s, « Hip Hop Band » de Stetsasonic ou un peu plus récemment « Are You Ready? (feat. Slum Village) » par DJ Jazzy Jeff.

DJ Jazzy Jeff & Slum Village – Are You Ready? (Sample : « Escape-Ism »)

À l’aube de la décennie des seventies, James Brown n’est plus seul sur la planète Funk. Des armées de jeunes artistes lui ont emboîté le pas et s’évertuent à devenir plus funky encore que le Soul Brother n°1. Brown peut certes compter sur son statut de référence, d’icône de la Soul Music, mais la fraicheur et la créativité commencent à lui manquer. La jeunesse se tourne peu à peu vers certains nouveaux venus comme Sly Stone ou George Clinton. Ce qui plait, c’est le vent de liberté qui souffle sur leur musique. La révolution sexuelle est passée par là, la communauté noire a  gagné plusieurs batailles sur le front des droits civiques. There’s A Riot Going On de Sly & The Family Stone est très représentatif de l’esprit de cette nouvelle génération naissante. Bref, la musique rigoureuse et millimétrée de JB a pris un coup de vieux.

« James m’a appris la discipline musicale, Clinton à devenir fou. » (Bootsy Collins)

« The Payback » : La rançon de la gloire

En 1970 James Brown, qui traverse une période difficile créativement parlant, décide d’enregistrer un disque de Jazz. À une époque où le monde de la musique subit de nombreuses mutations, il semble désorienté. Il complexe face à la musique de Ray Charles ou de Miles Davis. Un jour Count Basie lui a dit : « Je connais votre musique, vous pourriez faire un très bon musicien de Jazz ». Une façon à peine dissimulée de lui dire que le Funk n’est guère qu’un divertissement pour adolescents fougueux. Malheureusement, sa tentative de réconcilier la « grande musique noire » avec un public plus large est un échec. L’album Soul On Top est en quelque sorte l’album maudit de Brown.

Il faut donc prendre une nouvelle direction. De plus, il n’a toujours pas réglé ses problèmes d’ego et ses musiciens perdent à nouveau patience. Ils doivent perpétuellement réclamer leur dû, chose d’autant plus incompréhensible que les disques et les tournées génèrent beaucoup de profit. Ces querelles financières finissent par pousser certains membres du groupe à la porte. Maceo Parker partira, suivi de Bootsy Collins. Ils collaboreront tous deux par la suite avec l’inénarrable George Clinton.

C’est le cinéma qui sauvera James Brown. Dans les années soixante-dix, le cinéma d’exploitation prospère. Un de ses courants, connus sous le nom de Blaxploitation sera à l’origine d’une quantité astronomique de films mettant en scène des héros noirs. Naturellement, la bande originale est toujours signée par des artistes issus de la scène Soul. De nos jours, on se souvient d’ailleurs plus facilement de la musique que des films eux-mêmes. Parmi les disques Blaxploitation les plus célèbres on peut citer Shaft de Isaac Hayes, ou Superfly composé et interprété par Curtis Mayfield.

Mais paradoxalement, Brown ne s’intéresse aucunement à ces nouvelles opportunités dans le cinéma. Quand on lui propose de composer la BO de Black Caesar (une sorte de remake du Parrain) il accepte sans enthousiasme, davantage poussé par son sens des affaires que par sa passion pour la musique. Il délègue d’ailleurs une partie du travail d’écriture à Fred Wesley. Et pourtant, Black Caesar connaîtra un grand succès d’estime chez les producteurs de Hip Hop. C’est de ce disque que provient le sample de « Get Down » de Nas, par exemple. « The Boss », le morceau original, a été samplé des dizaines de fois. L’instru entêtante de « They Want EFX » de Das EFX vient elle de « Blind Man Can See It ».

James Brown est même pressenti pour enregistrer la bande originale de Hell Up In Harlem, mais c’est finalement la musique d’Edwin Starr qui sera portée à l’écran. Larry Cohen, le réalisateur, n’a pas trouvé la BO composée par le godfather assez funky. Pourtant le disque sortira, débarrassé de ses références au film, sous le titre The Payback. Le morceau qui donne son titre à l’album est devenu un classique, et il n’a pas été oublié par les rappeurs. Avec le recul du temps, Larry Cohen a peut-être regretté son choix…

Après cette brève découverte de l’univers du cinéma, c’est vers l’Afrique que James Brown choisit de se tourner, sentant la ferveur autour de sa musique doucement redescendre. Dorénavant le Funk est partout, la Disco a fait son apparition dans les clubs. « La Disco était une simplification de ce que je faisais », prétendra-t-il dans ses mémoires. L’excitation des débuts et de la nouveauté a disparue. En 1974, alors qu’il pleure encore la mort de son fils dans un brutal accident de la route l’année précédente, il décide de s’envoler pour Kinshasa. À l’occasion du Rumble In The Jungle, combat de boxe mythique opposant Mohammed Ali et George Foreman dans la capitale du Zaïre, il donne un concert enflammé qui restera gravé dans les mémoires.

La musique de Brown, en traversant l’Atlantique, influence fortement la musique africaine. Alors que James souhaite incorporer plus d’Afrique dans sa musique, Fela Kuti importe le Funk au Nigeria et popularise l’Afrobeat. Lors d’un passage à Lagos en 1970, lors de sa première venue sur le continent africain, la troupe de JB a eu l’occasion d’assister à un show de Fela. Une expérience qui impressionne réellement William « Bootsy » Collins. Sans jamais se confondre, le style de ces deux géants de la « black music » montrera des convergences évidentes.

1974 est aussi l’année qui verra la sortie de Hell, l’album le plus politique de James Brown. Sa position a parfois été ambigüe, notamment dans le soutien qu’il a apporté au président républicain Nixon fortement engagé dans la guerre du Vietnam. Les mouvements activistes de la cause noire lui ont reproché d’avoir appuyé sa campagne. Hell marque un virage à 180 degrés par rapport à ce positionnement. Il y tacle le président englué dans le scandale du Watergate et évoque le massacre de la population indienne. Hanté par le spectre de l’esclavagisme et de la ségrégation, il semble prendre de plus en plus conscience de son identité de noir américain. Kendrick Lamar, dont l’engagement politique est sans cesse loué, a récemment cité Brown sur le morceau « The Heart Part 4 ». « Don’t Tell A Lie About Me And I Won’t Tell The Truth On You » n’est autre que le titre d’un morceau de Hell.

Les disques qui sortiront par la suite amorcent le déclin de la carrière de Mr. Dynamite. Sex Machine Today, Hot, Take A Loke At Those Cakes… Autant d’albums qui ne parviennent pas à s’imposer sur le marché très fourni du Funk. En 1979, acculé, il va même jusqu’à sortir un album de Disco : The Original Disco Man. Il y revendique l’origine de cette musique. C’est complètement raté. En 1979 il a un train de retard, car déjà le Hip Hop commence à émerger…Le nouveau contingent des breakers, graffeurs, DJ’s et MC’s de la scène Hip Hop se fera une joie de lui rendre un hommage permanent en ressuscitant sa musique. Tous, de Afrika Bambaataa à Chuck D, en passant par Run-D.M.C., s’accordent sur l’importance du patrimoine musical dont ils ont hérité. De nouvelles techniques appelant une musique nouvelle, le Rap a fait du neuf avec de l’ancien grâce au sampling. Du Jazz à la Soul, puis du Funk au Hip Hop, on retrouve donc une parfaite continuité musicale. Pour JB, les années 80 sont synonymes de drogue et de prison. Il vit assez mal le déclin du Funk et s’efface peu à peu de la scène musicale. Sa carrière est derrière lui, mais sa notoriété survivra encore au moins trois décennies.

« James Brown est essentiel dans tous les aspects du Hip Hop que ce soit Grafiti, Break Dance, MCeing ou DJing. Le Hip Hop n’aurait jamais existé sans lui. Les fondateurs de cette musique, Afrika Bambaataa, Grandmaster Flash, Kool Herc sont tous enracinés dans James Brown. » Chuck D (Public Enemy)

Playlist : James Brown, the Godfather of Sample

Bibliographie et sources :

KOECHLIN, Stéphane. James Brown. Éditions Gallimard, 2007.
SULLIVAN, James. The Hardest Working Man. Gotham Books, 2008.
MARRE, Jeremy. James Brown, Soul Survivor [Vidéo]. Eagle Rock Entertainment, 2003.
Wikipedia.com
Whosampled.com

Special shout out : Mr Noast pour avoir dessiné la cover de l’article. Retrouvez tous ses dessins de rappeurs sur son compte Instagram.

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