Spillage Village, le collectif d’Atlanta à surveiller

Spillage Village, le collectif d’Atlanta à surveiller

On va la faire courte sur celle-ci, Spillage Village, c’est le collectif d’Atlanta qui a aussi donné son nom à son label et dont la réputation underground est de premier plan. S’ils sont capables de convier Bas ou encore J. Cole dans leur studio, c’est qu’ils sont pris au sérieux. A raison d’ailleurs. La preuve avec leur dernière livraison : Bears Like This Too Much.

D’abord, qui sont ils ? Premier élément de réponse, il s’agit du collectif dont la tête de pont est le groupe Earthgang dont nous vous parlions il y a un an. Ensuite, il s’agit d’un collectif  qui regroupe MC et producteurs et dont le talent est mis à contribution sur des albums comme celui-ci.

Est-ce un EP ou une mixtape ? Disons qu’au regard du nombre d’invités et du nombre de tracks originaux, on l’appellerait un EP, d’autant qu’il s’agit d’un effort commun du collectif. Bref, pendant que Childish Gambino ou, dans un style différent, Nekfeu séduisaient leur monde, le collectif d’Atlanta lâchait cet effort qui, franchement, a du répondant. Premier effet d’annonce, la sortie du track « Can’t Call It » sur lequel sont crédités Bas, J. Cole, J.I.D et le duo d’Earthgang. Effectivement, la production, bien qu’assurée par Hollywood JB, sample très largement « Jermaine’s Interlude » du Major Key de DJ Khaled. Le morceau est de belle facture et retrouver les couplets de Bas, Earthgang et J.I.D sur cette version ne lui donne que plus de saveur.

Spillage Village – « Can’t Call It » feat. J. Cole, Bas

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Le reste de l’opus est au niveau de ce morceau, donc plutôt entraînant, ce qui rend ce projet très homogène. Même si on s’en doutait, il est toujours intéressant de constater que le tissu artistique qui fait le hip hop se porte bien, même quand la notoriété est plus timide. On pense notamment au morceau suivant « Yellow Snow Freestyle » sur lequel J.I.D se lance seul et propose un freestyle volubile sur lequel son flow ressemble à celui d’Anderson .Paak.

Autre morceau notable : « M.O.M » pour Mind Over Matter dans lequel Quentin Miller, le ghostwriter le plus connu du jeu, se glisse au micro et délaie un couplet aux côtés de J.I.D dans lequel il explique avec les mots du ghetto combien mettre son intelligence en avant et garder la tête froide sont les  clés de la réussite, quelle que soit l’entreprise dans laquelle elle s’exprime.

Spillage Village – “M.O.M” feat. Quentin Miller

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Au final, cette release est une jolie attention de la part des membres de ce collectif. S’il y a surprise, elle réside plus dans le fait que la sortie de l’album ait été annoncée seulement quelques jours avant qu’il suive son chemin, certainement pas dans la qualité qui y est proposée. Ce qui est honorable et très agréable, c’est l’homogénéité de ce projet, tous les tracks sont joliment produits, avec un sens aigu de la ryhtmique. Rythmique clairement inscrite dans les vibes qui élèvent les kids d’Atlanta mais également tournée vers davantage de musicalité quand on entend dans « M.O.M » une boucle de piano et quelques notes de flûte qui apportent une atmosphère orientale à ce joli morceau. Un bel opus en tout cas, qui, sans présenter de grande originalité, a le mérite d’étoffer par la qualité la discographie des artistes concernés.

Découvrez Bears Like This Too Much de Spillage Village

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Crédit photo : Quincy Houston