Vous vous en rendrez compte par la suite, à la rédac, nous avons un petit faible pour tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’écurie californienne Dirty Science. Il faut dire que ce collectif a, depuis quelques années déjà, régalé les amateurs de Hip-Hop des meilleures galettes. De Below the Heavens de Blu à Boys Meet World de Fashawn, chaque sortie du label devient automatiquement un must-have.
En tête de ce Hip-Hop avant-gardiste, le talentueux producteur Exile. Lui qui a débuté au côté d’Aloe Blacc avec qui il formait Emanon au début des années 2000, s’est depuis imposé comme un des tous meilleurs producteurs de la côté ouest. Celui qui fait revivre la formule magique des duos producteurs/MCs des 90’s (Gang Starr, Pete Rock & CL Smooth…) revient en 2014 au côté du jeune Johaz, avec lequel il forme Dag Savage. Dès le début de l’album, on est frappé par l’aisance avec laquelle Johaz nous raconte les errements de sa jeunesse sur « Old Timesake » mais l’injection se fait surtout ressentir lorsque démarrent les basses vrombissantes de « Twilight », meilleur morceau de l’album, selon moi.
Comme à son habitude, Exile crée un ensemble sonore dense et varié qui transporte l’auditeur telle une bande originale de film. Bien que les ambiances optimistes prévalent, on tombe parfois dans des univers sonores plus sombres, comme avec l’excellent « Don’t Stop » feat Blu. Sur ce morceau, Blu, qui fait plutôt figure de vétéran à côté de Johaz, livre un couplet qui vous mettra à bout de souffle, rappelant à tous qu’il est sûrement un des meilleurs rappeurs du moment. Tout au long de l’album, Exile fait preuve de son attachement pour les samples mélodiques : boucle de piano, voix pitchées et caisses claires jazzy. Sa technique n’a rien à envier aux maîtres du genre comme J Dilla ou le Japonais Nujabes (à qui vous penserez sûrement en écoutant le morceau « Cali Dreamin »). On retrouve sur cet E&J, toute la famille Dirty Science, venue prêter main forte au duo : Co$$ et Choosey sur « Drugs », Fashawn sur « Cali Dreamin » et même Aloe Blacc sur le soulful « When It Rains ». En fin d’album, « The Hurt » est la parfaite illustration de l’alchimie entre les productions jazzy d’Exile et le flow affuté de Johaz, pour le plus grand bonheur de nos oreilles.
Pour résumer, le jeune rappeur originaire de San Diego, Johaz, étonne par sa maturité et délivre une prestation des plus classes, en parfaite adéquation avec l’univers soul d’Exile. Cet album ultra consistant de 16 morceaux est la bande son parfaite pour vos dimanches ensoleillées.
Tracklisting:1) The Beginning 2) For Oldtimes Sake 3) Twilight 4) Bad Trip (feat. Adad, Gonjasufi & Sahtyre) 5) Drugs (feat. Co$$ & Choosey) 6) Don’t Stop (feat. Blu) 7) Van Gogh (feat. Choosey) 8) Cali Dreamin (feat. Fashawn, Co$$ & Tiombe Lockhart) 9) F.U.P.M. (feat. M.E.D. & Ras Kass) 10) Milk Box (Remix) 11) LL Cool J 12) Wine & Cheese (feat. Jimetta Rose) 13) Darlin (feat. Choosey) 14) The Hurt 15) When It Rains (feat. Aloe Blacc) 16) The Finish |